Tribune : Faire taire les médias de proximité en France, une ambition gouvernementale ?

La vie des médias

Sous le couvert d’économies drastiques à réaliser et de beaux discours sur la responsabilisation des citoyens, l’arbre cache une forêt, celle d’une centralisation sans limite qui vise aussi à éteindre la voix des radios locales en France, une véritable atteinte à la liberté d’expression.

 

Fonctionnaires, services publics, retraités, électricité, beaucoup de monde et de secteurs sont touchés par le plan d’austérité conduit par le 1er ministre. Plus sournoise, une attaque à la liberté d’expression est orchestrée par la même équipe gouvernementale.

Rachida Dati, ministre de la culture a annoncé jeudi une coupe sans précédent de la dotation faite aux radios associatives depuis la libération des ondes en 1981. Du jamais vu, une coupe de 35% de leur subvention avec  une spécificité, ce sont essentiellement ces radios qui absorberont les économies de ce secteur de la culture, à peu près 80% alors qu’elles ne représentent que 4% du budget global, une véritable mise à mort financière.

Le glas sonne comme la  confirmation d’une politique déjà affichée à l’encontre des radios de proximité de Radio France. Un rapprochement (une fusion) envisagée avec France 3 synonyme à terme d’extinction du média radio de proximité placé sous la houlette de la télé régionale de service public. Ce n’est sans doute pas un hasard si dans le même temps, autour de 200 millions d’euros d’efforts budgétaires ont été programmés pour France Télévisions et Radio France sur quatre ans. Une curieuse opération séduction adressée au rassemblement national qui a programmé la suppression du financement des médias de service public s’il prend le pouvoir.

Des milliers d’emplois (journalistes, animateurs, techniciens, programmateurs, personnels d’accueil gestionnaires…) sont en jeu et au-delà, un sujet de société, la liberté d’expression en France, un débat dont on ne doit pas faire l’économie.

 

Didier Vachon 

Artisan des radios locales de Radio France de 1980 à 2019 de la 1re à la 44e France Bleu.

Vice-Président du Club de la presse et de la communication du Gard