Relations médias et Front national: “Faire son métier de journaliste, tout simplement”

La vie du Club

Comment expliquer les relations tendues entre les médias et les municipalités Front national? Pour répondre  à cette question les clubs de la presse et de Montpellier et du Gard ont organisé une rencontre avec des journalistes à Montpellier.  Henry Frasque et Guillaume Mollaret animaient ce débat auquel participaient: Patrice Maggio, rédacteur en chef à Var Matin; Ludovic Trabuchet, chef d’agence à Midi Libre; Gérard Marty, journaliste à France Bleu Hérault en poste à Béziers; et Guillaume Daudin, journaliste à l’AFP spécialisé dans le suivi du Front national.

Pour le FN nous ne sommes pas un journal comme les autres. A Fréjus, la municipalité Front national nous boycotte et joue sur la polémique.  Le FN aime vivre dans le conflit, on se refuse à répondre”, explique Patrice Baggio. “A l’AFP, nos relations sont tendues mais pas conflictuelles” poursuit Guillaume Daudin.  A Béziers, le Midi Libre subit de plein fouet  les attaques du maire Robert Ménard.  Suppression des annonces légales, interdiction d’installer un podium du journal durant la feria, attaques contre les journalistes… “Sur les allées Paul Riquet, le maire fait une fixette  sur Midi Libre” assure un participant.
Robert Ménard est un ancien de la radio. Il accorde plus d’importance à l’écrit qu’à l’audiovisuel“, précise Gérard Marty avant d’ajouter “…Les élus FN  doivent être traités de la  même façon que les autres partis. D’abord parce que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) contrôle les temps de parole sur l’antenne. Ensuite parce que le but de la station c’est même d’avoir des auditeurs. Enfin, le journaliste n’est pas un maître à penser. Nos auditeurs attendent de notre part une neutralité”
“Neutralité”:
le mot est revenu comme un leitmotiv tout au long de la soirée. “Nous sommes  là pour informer nos lecteurs. Nous ne sommes ni pour ni contre le FN. A chacun de se faire sa propre opinion”, insiste Patrice Maggio. “Si Midi-Libre est un journal issu de  la résistance il se place sur une certaine neutralité.  Il ne faut pas tomber dans le piège d’affrontement. Nous devons continuer à faire notre boulot correctement“, renchérit Ludovic Trabuchet. Belle unanimité de tous les journalistes à la tribune pour assurer qu’ils s’en tenaient à la consigne “bien faire son métier de journaliste…tout simplement”.  La seule voix dissonante aurait pu venir de la Voix du Nord un titre qui a fortement pris parti contre le FN. Mais le journaliste invité n’a pas pu venir. Le seul regret de ce très intéressant débat.

 

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