Ludovic Trabuchet : « J’aurais aimé aussi assister à une montée en Ligue 1 des Crocos »

La vie des médias
Après trois années à la tête de l’agence Midi Libre de Nîmes, Ludovic Trabuchet, 39 ans, dirigera à compter du 1er septembre l’agence Midi Libre de Montpellier. L’occasion de faire également le point avec ce membre élu au conseil d’administration du Club de la Presse et de la Communication du Gard

L’édition la plus difficile ?

Peut-être la première. Je suis arrivé à l’agence de Nîmes le 1er juin 2014, à la veille de la feria de Pentecôte, mais ce n’est pas la perspective de l’événement qui s’avérait difficile, puisque j’arrivais de Béziers où chaque été la ville s’anime aussi pour sa feria et que j’étais bien entouré par deux adjoints, Yan Barry et Laurent Vermorel, qui maîtrisaient parfaitement le sujet. En fait, je succédais à François Charcellay, décédé deux mois et demi plus tôt, et m’asseoir dans son fauteuil, dans ces conditions, était forcément émouvant. J’avais fait mes premiers pas à Midi Libre à Sète, entre 2000 et 2002, en qualité de correspondant de rubrique (sports). François était alors chef d’agence et il avait su me guider, me conseiller, avec beaucoup de patience et de pédagogie. Lorsque je suis rentré dans l’encadrement, à Mende, puis à Bagnols-sur-Cèze et Béziers, je me suis toujours inspiré de ses méthodes de travail, de sa ligne éditoriale. J’espère aujourd’hui qu’il aurait apprécié ce que nous avons fait, avec l’équipe de Nîmes, au cours de ces trois dernières années.

 

Le bouclage le plus mouvementé ?

Il y en a souvent à Nîmes, notamment pendant les ferias où nous essayons de multiplier les reportages en soirée, afin de proposer un compte-rendu exhaustif de la journée de la veille. Ce n’est pas toujours facile, puisque nous bouclons vers 1h du matin et qu’il faut, pour les journalistes (et le chef d’agence !), résister aux tentations dans les bodegas. Mais c’est peut-être l’un de mes derniers bouclages nîmois qui a finalement été le plus mouvementé, lors du grand départ du Tour d’Espagne à Nîmes. C’était un bel événement, nous avions donc prévu quatre pages… Sauf que les effectifs, un 19 août, sont forcément réduits… Et que la veille au soir, nous avons appris que le ministre de l’Intérieur s’invitait sur la course pour marquer sa solidarité avec l’Espagne. Bon, on sait s’adapter, tout était calé, nous étions en train de rédiger nos articles quand, vers 21h30… la gare a été bouclée après qu’un homme ait été vu en possession d’une arme. L’histoire a duré jusqu’à 23h30. On a finalement bouclé à 00h59 ! Mais c’est aussi pour ce genre de journées que l’on fait ce métier.

 

La meilleure édition ?

Il y en a eu plein évidemment ! Plus sérieusement, c’est toujours difficile de sortir une édition en particulier. Je crois qu’on a bien su rebondir sur les grosses actualités : par exemple les législatives récemment ou les déboires judiciaires de Nîmes Olympique il y a deux ans et la fabuleuse saison qui a suivi. Sur un plan plus personnel, j’ai réalisé l’interview de François Hollande avant sa venue à Nîmes ou celle de François Fillon, le jour où il a appris sa mise en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs de sa famille. Coup de chance (pour nous), il venait à Nîmes le lendemain et nous avons eu l’exclusivité. C’est forcément toujours un bon souvenir…

 

Des regrets à l’heure de tourner la page ?

On en a toujours. Je vais manquer par exemple l’inscription de Nîmes au Patrimoine mondial de l’Humanité. Ou les municipales de 2020 qui s’annoncent passionnantes à Nîmes, en tout cas pour les observateurs. J’aurais aimé aussi assister à une montée en Ligue 1 des Crocos, puis suivre les derbys contre Montpellier… J’espère d’ailleurs les vivre très vite de l’autre côté du Vidourle.

Mais le regret principal, c’est peut-être de laisser cette équipe de grande qualité, avec laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler au cours de ces trois dernières années. Elle est finalement à l’image de Nîmes : parfois reboussière, mais si attachante

Propos recueillis par Guillaume Mollaret