Le Club de la presse et de la communication du Gard dénonce les conditions dans lesquelles les journalistes ont été amenés à couvrir la visite du président de la République Emmanuel Macron vendredi dernier à la base de Nîmes-Garons.
Nos consoeurs et confrères ont été entravés dans l’exercice de leur profession. De multiples témoignages recueillis par le Club font état de pratiques contestables de la part du service de presse de l’Élysée. Ainsi, plusieurs « pools » ont été constitués, et les journalistes faisant partie du « pool rédacteurs » n’ont pas eu accès au président, ou très brièvement, et se sont vus interdire la prise de photos. Ils étaient de toute façon relégués à bonne distance d’Emmanuel Macron, ce qui ne leur permettait pas de prendre de photo exploitable sans matériel professionnel de prise de vues.
Seuls les représentants des rédactions du « pool images », dont Midi Libre était le seul représentant de la PQR, ont pu approcher le président et faire des prises de vues. Selon plusieurs témoignages, un média national aurait tenté de les vendre aux confrères, profitant ainsi d’un privilège accordé par le service presse de l’Élysée. Pour obtenir des photos, certains de nos confrères parmi la majorité laissée à l’écart, ont dû passer par des élus, qui leur ont transmis leurs propres clichés. Après le discours présidentiel, les journalistes ont dû se regrouper en salle de presse, et seuls quelques uns ont pu en sortir pour échanger avec les personnalités présentes. Les autres ont dû se contenter… d’attendre pendant une heure. Par ailleurs, un confrère, qui était parvenu à contourner la sécurité pour aller simplement faire son métier, a été repéré et reconduit en salle de presse.
« Les conditions étaient catastrophiques », nous relate un confrère qui affirme avoir « failli rentrer à (sa) rédaction » face aux multiples contraintes imposées par l’organisation de la visite. De plus, « une des attachées de presse de l’Élysée venait tout fliquer », rajoute-t-il. Ce confrère a dû lourdement insister, puis contourner les interdictions, pour pouvoir tourner quelques images. « Je me suis demandé pourquoi j’étais venu là », souffle un autre confrère, qui n’a pu qu’apercevoir le président de la République au loin, et n’a suivi le discours présidentiel que par le truchement d’un haut-parleur.
Des conditions dénoncées dans leurs colonnes par le Midi Libre, Objectif Gard, France Bleu ou encore le Réveil du Midi. Le Club de la presse et de la communication du Gard s’indigne du sort réservé à nos consoeurs et confrères, qui constitue, pour l’écrasante majorité d’entre eux, une entrave sérieuse et inacceptable à l’exercice de leur métier, et donc au droit à l’information. Ces conditions s’apparentent également à un mépris de la presse locale, qui sillonne le terrain tous les jours, avant de s’en voir brusquement et inexplicablement évincée sur un événement d’ampleur nationale.