Ancien grand reporter au Monde et collaborateur régulier à la revue Schnock, José-Alain Fralon nous raconte ces histoires, et tant d’autres de la plus comique à la plus tragique, pour dresser le portrait d’une époque, où la presse écrite, quotidienne comme hebdomadaire, avait les moyens d’envoyer des équipes aux quatre coins du monde comme dans les endroits les plus retirés de l’Hexagone. Le temps, avant l’Internet et les portables, où il fallait se battre pour pouvoir dicter ses papiers à son journal, mais le temps aussi où les reporters avaient la possibilité de rester plusieurs semaines, voire plusieurs mois, sur place pour les besoins de leur enquête. C’était pas forcément mieux avant, semble nous dire Fralon, mais c’était pas mal quand même.
Un avion pour Tibesti…
Thierry Desjardins, grand reporter au Figaro, achète… un avion pour se rendre au Tibesti, région désertique du Tchad, où l’ethnologue française, Françoise Claustre, est retenue en otage. André Veyret, fait-diversier au Dauphiné libéré, n’hésite pas, lui, à prendre la tête d’un groupe de jeunes policiers grenoblois pour poursuivre l’agresseur d’une prostituée, avec la ferme intention d’attraper sa carte d’identité et de faire passer sa photo dans son journal. « C’est bizarre, tu me dis que tu es à Rio, mais je crois entendre le bruit caractéristique de la chasse d’eau des toilettes du Ritz, qui jouxtent les cabines téléphoniques ! » fait remarquer son rédacteur en chef à François Caviglioli, journaliste vedette au Nouvel Observateur, qui, fidèle à son habitude, a préféré rester à Paris pour réaliser son reportage…
Le journalisme avant Internet, au temps fou des grands reporters, de José-Alain Fralon, 144 pages, 19 euros, éditions La Tengo.