Plusieurs journalistes Gardois sont candidats aux élections municipales*. Devoir de réserve, éthique, et la neutralité dans tous çà ?
Marianne Bernède (pigiste et autrice) candidate à Nîmes, Daniel Moine (France 3), candidat à Vers, et Patrick Mallet (Vià Occitanie), candidat à Bouillargues (et membre du CA du Club) répondent à ces interrogations !
On dit souvent qu’un journaliste doit rester neutre. Ton engagement sur une liste est-il compatible avec l’exercice de ton métier ?
Marianne Bernède. Je ne traite pas de sujets d’actualité ou de politique dans mon travail de journaliste, je traite plutôt de sujets liés à la santé, au social et à l’art de vivre. De plus je ne
travaille pas pour des médias d’actualité donc il n’y a aucune interférence entre mon engagement et mon travail.
Patrick Mallet. Oui dans le mesure où sur une liste de village, on ne fait pas de la politique politicienne, mais de la politique locale. On parle d’une liste de village de 7000 habitants pour les municipales. D’ailleurs, une seule liste est présente sur notre commune. Une liste qui fédère et non qui divise dont le seul objectif est de faire avancer la commune avec les idées des uns et des autres et peu importe la couleur politique de coeur si on en a une. Ce fut d’ailleurs le pré-requis de mon engagement, qu’il n’y ait qu’une liste, et aucune couleur politique affichée, toutes les sensibilités font partie de cette liste… Ce sera ma première expérience dans mon village, et, on ne m’a même pas demandé quelles étaient mes idées politique, car ce n’est pas important. On m’a juste demandé quelles étaient les idées pour mon village car tout le monde est là dans l’intérêt de la commune.
Daniel Moine. Bien évidemment que professionnellement parlant je reste neutre… Même si quelquefois je mange un peu des couleuvres (rires) et j’aurais bien envie de donner mon idée. Mais, plus sérieusement, pourquoi un journaliste ne pourrait il pas prendre part à la vie de la cité comme le font des avocats, des pompiers, ou des fonctionnaires ?
Quelle a-été la réaction de ta rédaction à l’annonce de ta candidature ?
M.B. Dans la mesure où je suis indépendante je n’ai pas à prévenir mes rédactions.
P.M. Il n’y a pas eu de réaction.
D. M. La direction de France Télévision, pour se couvrir, a décidé d’interdire d’antenne pendant toute la campagne de ces municipales tous les journalistes qui se présentent à ces élections. La rédaction de France 3 Nîmes, elle, a super bien pris cet engagement et m’a même félicité.
Pourquoi t’investir dans ta commune ?
M. B. Je pense avoir quelque chose à apporter. J’ai toujours été militante, que ce soit dans le milieu associatif ou en politique et j’estime que la chose publique ne doit pas être laissée à des spécialistes et que tout citoyen devrait y prendre sa place. Et également parce qu’il n’y a pas assez de femmes en politique et que cela doit changer !
P. M. Car j’aime mon village où mon grand père a fait construire il y a 44 ans et que j’y habite avec mes enfants. On fait presque tout sur place, nos courses chez les commerçants, on va à l’école sur place, mes enfants sont à l’école de musique ou bien jouent au hand sur le village, bref on vit et habite vraiment Bouillargues et on n’y fait pas que dormir ou des grillades avec les copains. Mais … du haut des mes 40 ans et papa de 2 enfants de 8 et 6 ans, forcément, on voit et conçoit le village différemment que certaines personnes plus âgées et grands parents. Car l’investissement d’un conseil municipal d’une commune demande du temps et aujourd’hui dans bon nombre de villages de la région, les personnes qui ont du temps à donner à leur commune bénévolement, sont souvent celles qui sont à la retraite. Heureusement qu’elles sont là pour faire avancer nos communes, mais forcément, elles n’ont pas et c’est tout a fait normal, la même vision du village que celui qui promène son enfant en poussette ou aimerait créer des pistes cyclables pour circuler en vélo avec ses enfants ou faire du skate ici. C’est le sens de mon engagement cette année dans cette liste, apporter une vision un peu plus « jeune », de père de famille, dans la vie du village pour une « mixité intergénérationnelle » un peu plus grande pour une meilleure vie tous ensemble dans nos jolis villages.
D. M. C’est la première fois que je me présente et si je m’investis dans cette commune c’est qu’elle est magnifique et j’y arrive avec un oeil neuf. J’ai la chance d’avoir beaucoup voyagé dans le monde et j’ai pleins d’idées en cas d’élection le 15 Mars prochain mais il faudra tenir compte du budget pour tout réaliser…Concernant la ligne éditoriale : je ne ferai plus de reportage politique pour France 3 Pays Gardois et encore moins concernant la commune de Vers Pont du Gard… si je suis élu. C’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens !
Patrick Mallet (sourire Colgate) et Daniel Moine (Versois, tendance Camargue)
Marianne Bernède, la frange… gauche bien sûr.
*Le dessinateur de presse Eddie Pons (Le Paysan du Midi) est également candidat à Nîmes sur la liste emmenée par Vincent Bouget, comme Marianne Bernède. Une liste où figure également Olivier Clerc (retraité), ancien journaliste à Midi Libre. Liste non-exhaustive