Journaliste à l’agence Midi Libre Nîmes depuis 2006, Agathe Beaudouin, qui est également passée par l’agence d’Alès, quitte le Gard. Elle déménage en famille au Québec où elle poursuivra son activité professionnelle. Unanimement appréciée de ses confrères, Agathe Beaudouin, qui traitait particulièrement les questions d’éducation et la tauromachie espagnole, revient sur des événements qui l’ont marquée durant son passage à Nîmes.
Le bouclage qui t’a procuré le plus d’adrénaline ?
C’était il y a 10 ans. L’agence était en haut de l’avenue Jean-Jaurès. A l’époque, l’allée centrale était un parking en terre. Ce n’était pas viabilisé comme aujourd’hui. Il y avait chaque année ici une fête foraine. Alors que la municipalité ne voulait plus de la fête à cet endroit, des forains sont arrivés un dimanche soir pour installer leurs manèges, alors que la Ville avait disposé de grosses pierres pour barrer l’accès des lieux. Avec le chef d’agence de l’époque, Richard Benguigui, on a cassé l’édition prévue pour tout reprendre de 20heures à 23 heures. Les réseaux sociaux n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui mais les Nîmois ont su dès le lendemain dans Midi Libre ce qu’il se tramaient sous leurs fenêtres.
Un bon souvenir de reportage ?
Il y a notamment les reportages à Huelva en marge du Festival de Flamenco et les visites de campos dans les ganaderias.
Qu’est-ce qui te manquera le plus professionnellement ?
Le traitement de la Feria. Même si l’exercice est répétitif et qu’il n’est pas facile de se renouveler, c’est, au sein du journal, un moment fédérateur parce que tout le monde sait que l’on va finir tard. Ensuite, il y a le fait de pouvoir apporter une information pratique, parfois en exclusivité. Je pense notamment au dernier découpage de la carte scolaire que nous avions pu apporter aux lecteurs. Cette question concerne directement des milliers de famille.
Qu’est-ce qui te manquera le plus d’un point de vue plus personnel ?
Les Halles ! J’adore cet endroit. Il y a bien des marchés à Montréal mais j’imagine que les saveurs seront différentes.
Maintenant que tu pars, peux-tu nous dire ce qui te manquera le moins ?
Je ne regretterai pas la méfiance qui s’est largement accrue envers les journalistes, et notamment dans le milieu de l’Education nationale. Il est aujourd’hui impossible de faire un reportage dans une école, un lycée ou un collège, sans demander l’autorisation au rectorat trois semaines avant… Quand on travaille dans un quotidien, ce genre de prérequis est tout simplement impossible à entendre.
Propos recueillis par Guillaume Mollaret