Invité par le Club de la presse et de la presse et de la communication pour une conférence-débat autour de son livre “La fabrique du monstre”, Philippe Pujol a littéralement captivé son auditoire avec un vrai talent de conteur et beaucoup d’humour.
Etonnant parcours que celui de ce quadra! Des études universitaire le conduisent à la case chômage. Il enfile ensuite l’uniforme d’agent de sécurité. Après un échec en tant qu’ingénieur informaticien, il débute dans une école de communication scientifique à Marseille «option journalisme ». L’étape suivante: La Marseillaise. Et des débuts dans le journalisme à courir après les faits divers. Dix ans plus tard, Le prix Albert Londres lui est décerné pour ses reportages sur les quartiers nord de Marseille.
Son dernier livre, “La fabrique du monstre” retrace toute une série de destins individuels. Kader, assassiné pour avoir gêné ; son père Nadir, assassiné pour avoir cherché les assassins de son fils, Nabil, le pote de Kader, assassiné… Philippe Pujol ,raconte d’une manière très imagée mais il explique aussi le déferlement de violence, les trafics de drogue et la paupérisation.
Après avoir décrit la réalité dans les quartiers , parmi les plus inégalitaires de France, le journaliste s’ attaque au système politique marseillais où règne le clientélisme. “Le plus puissant, dit-il, étant le clientélisme immobilier,” Les politiques qui naviguent entre compromission et électoralisme ne sont pas épargnés. Même si Philippe Pujol reconnaît “qu’ils ne sont pas foncièrement véreux”.
“Marseille a besoin d’une vision sinon la paupérisation va s’accroître et brouillée les repères déjà bien malmenés“, assure en conclusion le conférencier.
(Photos Josée-Claire et Guillaume Carrara-Cagni)